Accueil     >    Archives

 

Muser en dînant...

un midi pas comme les autres au Musée de l'Areuse

Qu'est-ce que "Muser en dînant"?
21 mai 2003: Les objets vus du dedans
Le délicieux repas offert par le Musée de l'Areuse

Qu'est-ce que "Muser en dînant"?

Au Musée de l'Areuse, les objets ont une vie, ils parlent, ils ont "une âme". Le public est invité à venir découvrir tout ce charme, à l'occasion d'une rencontre toujours pleine de succès, un mercredi à midi. "Muser en dînant" : la formule est maintenant connue du public. Le repas de midi est entièrement offert par le Musée de l'Areuse, apéritif, repas et dessert, et même le café. Ensuite, une ou deux pièces tirées des collections du Musée sont évoquées par Pierre-Henri Béguin, sur un thème donné. A 13h 30 au plus tard, la manifestation est terminée, et chacun peut regagner son travail ou ses obligations. Après un repas dans l'atmosphère chaleureuse du Musée, et après un moment d'amitié complice avec un objet et le fond de son âme, on peut encore profiter de son après-midi et de sa soirée. C'est vraiment l'art de dîner cinq étoiles !

 

L'entrée est libre; le public est invité sans inscription. Pour ceux qui n'auraient pas encore pu admirer la salle polyvalente, ce sera l'occasion de découvrir l'Office de tourisme qui a été installé à l'entrée du Musée pour la promotion touristique de toute la région. Et puis ce sera surtout la chance de "Muser en dînant" : les objets présentés convient chacun à une musarderie, une petite balade entre quatre z'yeux avec quelques pièces de collections. On ne suit pas une leçon, on flâne en bonne compagnie : car c'est toujours une très grande surprise de découvrir tout ce qu'un objet peut nous révéler sur sa vie, ses anecdotes, ses incroyables aventures… Un objet, oui, cela a une âme.

21 mai 2003: Les objets vus du dedans

Pierre-Henri Béguin a présenté quelques objets en les visitant de l'intérieur afin de surprendre l'assistance. Il ne s'agissait pas forcément d'immenses trésors. Jugez-en plutôt:

1. une clé
2. des feuilles de tabac

Prenons d'abord la clé:

Vue du dehors, c'est une clé. C'est une clé ancienne. Elle a un certain charme. Elle est rouillée. Et elle est précieuse puisqu'elle appartient aux collections du Musée!

Vue du dedans, elle nous informe que le monde n'était pas jusqu'à elle le même que le monde depuis elle.

D'où vient-elle ? Elle a été trouvée devant le Musée, sur la droite en sortant. C'était en 1920. Il a fallu abattre un noyer pour la trouver. A la place du noyer, on a placé un petit hangar pour abriter la locomotive du NCB (Neuchâtel-Cortaillod-Boudry). Cette locomotive était appelée aussi la "Peuglise" (parce qu'elle fumait beaucoup). Il lui fallait 40 minutes pour rallier Neuchâtel à Boudry. C'était le "Régional".

C'était surtout le signe d'un nouveau style de transports. Avant, on se déplaçait à cheval, en diligence ou en bateau. Après est venu le train et ... la voiture.

A propos de bateau, une barque âgée de 6000 ans avait été repêchée dans le Lac de Neuchâtel. Elle avait été déposée le long du mur du Musée, dehors, à l'abri sous l'avant-toit. Elle y est restée longtemps. Pour être précis, jusqu'en 1959 où la nouvelle route (N5) a été construite, avec le pont. En rangeant le chantier, les ouvriers ont vu quelques bouts de bois noircis qui traînaient vers le Musée et les ont jetés dans la benne. Ainsi a disparu la barque lacustre qui appartenait au Musée !

De cette barque, le Musée de l'Areuse a un moulage en plâtre. Il présente la barque telle qu'elle a été découverte dans le lac. Elle était visible à basses eaux.

Et puis, ce sont les Romains qui, en venant chez nous, ont apporté des poudrettes - et donc la vigne - par bateau. Donc, c'est peut-être "notre" barque lacustre qui a apporté la vigne à Boudry !

Le Musée a également un moulage d'une truite pesant probablement plus de 15 kilos. La pêche n'était pas aussi intense en ce temps-là et les truites avaient le temps de grandir. C'est aussi une truite qui figure sur les armoiries de Boudry.

Revenons à notre clé : Elle a aboli le pouvoir des bateaux. Voici donc ce qu'elle nous enseigne ... de dedans: Adieu bateau, voilà le train; puis viendra la route. C'est le début d'un monde nouveau. Neuchâtel n'est plus qu'à deux pas.


Passons maintenant aux feuilles de tabac. Dans le Musée, nous avons des feuilles de tabac qui ont 150 ans. Rappelons-nous que le Musée est à la base un musée scolaire. Que font donc des feuilles de tabac dans un musée scolaire ? Ces feuilles ont été offertes par le Conseil fédéral ! Et ce n'est pas par incitation à fumer l'herbe à Nicot ! Le tabac a été introduit en Occident en 1560. Monsieur Nicot, ambassadeur de France au Portugal, a introduit en France le tabac. Il en a envoyé à Catherine de Médicis pour la guérir de ses migraines. En 1635, il était interdit de vendre du tabac en France sans ordonnance du médecin. L'Eglise s'en mêle aussi: le Pape Urbain VIII menace d'excommunier ceux qui fument ou qui prisent le tabac dans l'église (dehors … c'est permis !!!).

Ces feuilles de tabac nous informent que le tabac était sympathique (nous ne vivions pas assez vieux pour connaître le cancer des fumeurs). Aujourd'hui, nous n'aurions plus l'idée de vanter les mérites du tabac.

Aujourd'hui, non, mais au temps de Molière! Voici ce qu'il fait dire à Sganarelle en ouverture de son Don Juan: "Quoi que puisse dire Aristote et toute la philosophie, il n'est rien d'égal que la tabac. C'est la passion des honnêtes gens et qui vit sans tabac n'est pas digne de vivre. On apprend avec le tabac à devenir un honnête homme …".

Les objets nous disent vraiment beaucoup de choses du dedans !

Et comme le veut la formule de "Muser en dînant", la présentation a été précédée d'un apéritif et d'un délicieux repas préparé par Frédy Droël. Et la table des desserts n'avait rien à envier aux grands relais gastronomiques de la région!

Il y avait foule au Musée ce mercredi: il a fallu ajouter tables et chaises pour installer confortablement tout le monde.


 

Retour à la page Animations
Retour à la page d'accueil
© Musée de l'Areuse, Boudry, 2002
mise à jour: 2 mai, 2004