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400 ans d'histoire, un château, une entreprise, une famille

par Thierry Grosjean, Domaine du Château d'Auvernier

23 juin 2010

Pour présenter le conférencier, Pierre-Henri Béguin cite André Gasser: «J’ai une très grande estime pour Thierry Grosjean parce qu’il propose des mesures qui sont d’intérêt général et qui sont soucieuses de la protection du patrimoine.» Puis il ajoute qu'il y a 400 ans, on a construit Versailles, mais ce n’est qu'une petite affaire! On a aussi construit la Fontaine de la Justice de Boudry. Mais c’est surtout le début de l’histoire de la famille de Monsieur Grosjean.

Thierry Grosjean remercie Pierre-Henri Béguin de l'avoir invité. Il souligne qu'il est l’Homme de ce Musée et que c’est grâce au civisme de gens comme lui qu’il fait bon vivre dans notre République.

400 ans d’histoire, un château, une entreprise, une famille. En fait, tout cela se recoupe sans cesse. Nous sommes dépositaires de ce Château d’Auvernier que nous ont transmis nos aïeux, mais il appartient un peu à tout le monde. S’il le doit à ses ancêtres, il le doit en premier à son grand-père Aloïs de Montmollin qui lui a communiqué la fibre et aussi à sa mère par qui le château est devenu «Grosjean» et à son père Carlos qui a fait un très grand travail.

A l’occasion du 400e anniversaire du château, une plaquette a été éditée.


De la construction à l'entrée dans la famille
En 1557, Blaise Junod, receveur du Seigneur de Valangin, achète un morceau de pré au-dessus des Epancheurs. A cette époque, ce terrain était au bord du lac et les pécheurs y étendaient leurs filets pour les sécher.
En 1559, le Château est construit. A l'origine, il avait deux tours et une partie du bâtiment.
En 1592, les petits-enfants de Blaise Junod vendent le Château à Jean-Jacques Tribolet. Il l’achète avec l’argent reçu d’Henri IV pour avoir combattu à ses côtés.

Le château est acquis par les ascendants de Thierry Grosjean

Acte de vente de 1603

En 1603, Pierre de Chambrier acquiert le Château. Le Chambrier a été anobli au moment du Traité de Westphalie.

Depuis lors, 14 générations (bientôt 15) se sont succédé à la tête de l'entreprise liée à l’agriculture depuis toujours. Le Château a suivi les vicissitudes de l’histoire, les heurs et malheurs de l’agriculture.


Le Château d’Auvernier a toujours été une histoire de femmes. Ce sont elles qui ont transmis le Château au fil des siècles.

A l’époque, on épousait un petit cousin. Le jeune garçon de la famille était envoyé courir le vaste monde. Il allait chercher fortune ailleurs, parce qu’ici elle faisait défaut!


Etiquette originale dessinée par Sophie de Montmollin-de Pourtalès

Etiquette actuelle. La composition
de base a été conservée.

François Le Chambrier (1718), beau-frère d’Osterwald, amène la prospérité au château. C’est lui qui a cassé les fenêtres à meneaux de la galerie pour faire de grandes fenêtres.

La galerie, avec les portes du pressoir et de la cave.

François Le Chambrier (1718) permet aux habitants d’Auvernier d’ériger un stand de tir, le long du mur sud de la propriété. On tirait sur le lac qui se trouvait là où il y a l’école aujourd’hui. La Commune a bien voulu céder cet ancien stand. Aujourd’hui, après rénovation, c’est un dépôt de vin.

 

Plan à l'échelle de 20 perches.
50 perches = 450 m2,
1 perche = 9 m2

1 ouvrier = 352 m2. Avant, on comptait par un homme et une minute.

Sur le plan, on voit le verger et la pièce d’eau (en bas, à droite). Cela n'a pas beaucoup changé.




3000 m2 de toiture!        


Le fronton de la porte d’entrée renaissance est daté de 1559.


Les deux portails et les deux marroniers datent de 1745.

Au fond, la grange

Les tonneaux de la cave du Château sont construits selon les méthodes des Celtes. Les barriques ne correspondent pas à nos traditions. On les trouve en Franche-Comté, en Savoie, au Pays-de-Gex, mais pas en Suisse.
Au temps des Burgondes et des Allamans, nos vins partaient sur Soleure en suivant le cours de l’eau, pendant à peu près 2000 ans. A l’époque, le viticulteur ne savait pas élever le vin. Il vendait sa vendange à un éleveur.

Photo de gauche: Chambre avec deux cheminées: à une époque, les deux frères propriétaires ne s’entendaient pas bien et le château a été séparé en deux. Le meuble dans la cheminée de gauche a été retrouvé récemment.

Photo de droite: La galerie.


Aujourd'hui, on pratique une culture raisonnée au Château d'Auvernier, dans le respect de la nature et de l’environnement. On intervient quand c’est nécessaire. On ne fauche qu'une ligne sur deux pour maintenir le biotope.

Petite anecdote pour terminer: Pourquoi plante-t-on des rosiers au bord des vignes? On a prétendu que c'était parce que l'oïdium et le mildiou apparaissaient d’abord sur les rosiers, avant d'attaquer les vignes. Mais ce n’est pas très convaincant. En fait, c'est à cause des chevaux. En effet, ils tournaient tout de suite en bout de ligne et ramassaient le premier cep. Avec un rosier, qui pique, ils tournaient juste!


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© Musée de l'Areuse, Boudry, 2002
mise à jour: 8 août, 2011