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Trains et trams à Boudry et alentours
par Sébastien Jacobi, ancien porte-parole des CFF

4 octobre 2006

Pierre-Henri Béguin salue toutes les personnes présentes, en particulier Jean-Michel Buschiny, responsable de la Commission sports, loisirs et culture de Boudry, et Georges Schetty d’Auvernier, auteur d’un livre sur les trains.

Il relève que Sébastien Jacobi a commencé sa vie scolaire à La Sagne, comme Oscar Huguenin, et qu’il a continué ses études à Neuchâtel, comme Louis Favre. Mais pour tout le monde, il est «Monsieur CFF», alors qu’il n’est même pas Suisse. En effet, il est de nationalité belge. Sébastien Jacobi a commencé comme commis de gare aux Verrières, puis est devenu sous-chef d’exploitation à Neuchâtel, puis rédacteur du bulletin des CFF. Il va ensuite à Lausanne prendre ses fonctions de responsable de presse et RP des CFF. Une vocation de plus de quarante ans! Ce soir, il va parler en particulier des trains et des trams, mais peut-être aussi un peu des bateaux.

 

Effectivement, Sébastien Jacobi commence par parler du premier véhicule à moteur qu’on ait eu dans le canton, c'est-à-dire un bateau à vapeur. Les autres moyens de déplacement étaient les diligences. Par la suite, le chemin de fer a détrôné le bateau, qui, lui, s’est cherché une vocation touristique.

Une foule d'anecdotes

L’aventure dans la région commence en 1826: le bateau l’Union est lancé à Yverdon. Mais il ne navigue pas beaucoup, car il a toujours des problèmes: pas assez d’eau ou sans cesse arrêté pour des contrôles (nous n’avons pas encore notre Constitution fédérale de 1848 et chaque village contrôle les bateaux, faisant parfois vider tout le chargement pour le peser, puis laissant tout recharger). Par la suite, Philippe Suchard lance l’Industriel. Comme il a de l’influence, il obtient un allègement des contrôles. Il est même arrivé qu’il largue les amarres avec le contrôleur à bord, l’emmenant de Concise à Yverdon…

   

En 1859, le train du pied du Jura circule depuis Yverdon jusqu’au Landeron, parce que c’est la limite cantonale. Les Bernois sont arrivés 18 mois plus tard et il fallait transborder les personnes et les marchandises, les transporter en bateau jusqu’à Nidau et là on retrouvait un train pour la suite du voyage.

Les voies ont été dédoublées en 1952 sur le viaduc. La compagnie des chemins de fer s’est d’abord appelée le Franco-Suisse, puis le Jura-Simplon, puis les CFF.

   
Le premier accident ferroviaire de Suisse s’est produit à Colombier le 22 mars 1871. Un train transportant des Bourbakis est entré en collision avec des wagons de charbon, suite à une erreur d’aiguillage. Il y a eu 22 morts et 72 blessés. Les wagons étaient de type différent et même à faible vitesse (entre 15 et 30 km/h probablement) les wagons ont été fortement endommagés, parce qu’ils se sont encastrés les uns dans les autres (les tampons n’étaient pas à la même hauteur et n’avaient pas de ressorts pour amortir le choc).
   

Les grands trains marchandises passent par le pied du Jura parce que les dénivellations sont moins abruptes que par le Plateau.

La locomotive Ae4/7 a circulé pendant 70 ans et parcouru des millions de kilomètres.

Le Régional partait depuis devant le Collège Latin. Les élèves aimaient faire des farces et si le conducteur n’était pas très attentif, ils détachaient la locomotive des wagons…


Une crocodile vers Auvernier

 
1893, Yverdon - Sainte-Croix = on ne trouvait pas le financement. Un monsieur a proposé de le financer, mais à condition qu’il ne circule pas le dimanche, parce que ses convictions religieuses ne lui permettaient pas d’accepter le travail le dimanche. Berne a donné la concession «et autorisé à ne pas circuler le dimanche pendant 25 ans». C’est à Pâques 1919 qu’on a pu aller à Sainte-Croix le dimanche. En effet, après les 25 ans, donc en 1918, il y a eu une votation pour décider d’une dérogation. Le donateur était décédé entre-temps et sa famille s’est abstenue de voter … mais c’était la guerre et il n’y avait plus de charbon … et les trains ne pouvaient circuler le dimanche pour économiser!
 

Le premier tram électrique est monté à la gare de Neuchâtel en 1898.

Le tram Neuchâtel - Areuse - Cortaillod - Boudry reculait jusqu’à Areuse et allait à Boudry, puis retournait à Areuse, reculait jusqu’à Cortaillod et retournait à Neuchâtel.

1902, ligne Boudry est électrifiée.
Les numéros sur les trams ont été mis en 1910.
Les motrices de 1908 ont circulé jusqu’en 1988.


Tram au terminus à Boudry
 

Lors de l'arrivée des motrices italiennes sur la ligne Neuchâtel - Boudry (les Gênoises), les mauvaises langues les ont surnommées les Petacci, du nom de la maîtresse de Mussolini!

Petit tour des panneaux apposés dans les trams:
- à Neuchâtel: En marche, le conducteur est muet
- à Tel-Aviv: vous n’avez pas intérêt à parler au conducteur
- à Berne: es ist unklug mit dem Tramführer zu sprechen
- à Marseille: ne répondez pas au conducteur

 

La gare de Champ-du-Moulin a été construite à la demande de Philippe Suchard. Il était un des promoteurs des sentiers des Gorges de l’Areuse et il lui tenait à coeur que les promeneurs puissent venir facilement marcher dans les Gorges.

Le Franco-Suisse était une ligne qui reliait Paris aux Indes. Au Val-de-Travers, les constructeurs ont ignoré les villages et ont construit la ligne sur les hauteurs. Il a donc fallu construire le Régional pour desservir les villages. Les Autorités ont dit: on fait un train régional, mais les communes doivent trouver la moitié du financement.

 

Et en France voisine

On a transporté des escargots qui venaient de Hongrie et qui allaient en France. Ainsi, parfois, on voyait dans le Val-de-Travers passer des trains dont les parois extérieures des wagons étaient couvertes d’escargots.

1340 grandes locomotives à vapeur ont été commandées par les Français au Canada après la guerre. Mais 17 ont coulé pendant le transport.

Sur la ligne Issy - Val-de-Seine (Petite Ceinture Parisienne), une gare a été placée sur un pont au-dessus des voies!


Manque de place!
 

Bientôt un musée du tram à Boudry

Actuellement, le matériel de l’Anat se trouve au Locle dans un ancien hangar de la gare. Le musée est en création sous le nouveau pont de l’autoroute à Boudry. Les véhicules pourront être mis sur les voies pour des transports "rétro". Le musée disposera de trois voies sur lesquelles on pourra mettre trois grandes motrices. Dans pratiquement toutes les villes du monde où il y avait des trams se trouve maintenant un musée du tram présentant les motrices historiques.


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© Musée de l'Areuse, Boudry, 2002
mise à jour: 29 mars, 2009