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Assemblée générale 2009: mercredi 29 avril 2009

Pierre-Henri Béguin, Président, ouvre l'assemblée générale et salue Antonio Cortes, conseiller communal à Cortaillod et les représentants de la commune de La Sagne, Roger Vuille et Laurent Huguenin, responsables aussi du Musée de la Sagne. Il relève également la présence de M. Sieber du Lyon's Club, de Pierre Favre et de Christian Berger. Il précise encore que les autorités communales de Boudry sont retenues par une séance d'approbation des comptes et excuse aussi M. Junod de Bevaix.

Il demande une minute de silence en mémoire de Yann Richter et de René JeanRichard, décédés au cours de l'année 2008, ainsi que de Eric Hofer qui nous a quitté au début de l'année 2009. Le Musée gardera un merveilleux souvenir de ces trois membres qui ont rendu d'innombrables services.

En 2008, la salle polyvalente du rez-de-chaussée a reçu un nouvel éclairage grâce à la générosité du Rotary-Club Boudry-Béroche. Au chapitre des visites, le Passeport vacances a amené quelque 60 enfants à visiter le Musée.

Le Musée a reçu plusieurs dons en 2008, notamment de Marcel Künzle (recueil d'archives), de Pierre Favre (ouvrage sur le Vietnam), de Driette Bonhôte (channe en étain et table avec bidet du XVIIIe s.), de Marguerite Senn-Grellet (pendule neuchâteloise), de François Treuthardt, au nom de l'entreprise Duckert (carte de géographie du canton de Neuchâtel en 1836), de Walter Tschopp (Jeanne Lombard, Ed. Attinger, 2008), de Luc Wenger (oeuvres d'Eugène Porret, de Quartier-la-Tente, de Marcel North, etc), de Jörg Schenkel (carte de la flore du canton de Neuchâtel). Le Musée a également reçu une ancienne boîte aux lettres.

Le site Internet du Musée de l'Areuse a été choisi par la Bibliothèque nationale pour figurer dans la collection des Helvetica.

En 2008, grâce à l'action de la Banque cantonale neuchâteloise, le Musée a accueilli 737 visiteurs adultes, soit presque 300 personnes de plus que la moyenne annuelle "normale".

Le Président présente le livre exceptionnel, datant du XIXe s. "Chronique de la famille Grellet", écrit par Jean Grellet, que le Musée a fait restaurer en 2008. Cette restauration a été possible grâce à la générosité du Lyon's Club, représenté ce soir par M. Sieber.

 

Conférence publique

Une persécution au 18e siècle: La peintre neuchâteloise Jeanne Lombard "raconte"...
par Walter Tschopp, Conservateur Arts plastiques au Musée d'Art de Neuchâtel

Jeanne Lombard est née le 22 août 1865 près de Genève. Elle passe son enfance dans le sud de la France où son père est pasteur. En 1879, la famille vient s'établir à Auvernier où son père, Joseph Lombard, occupera le poste de premier pasteur.

Comment se forme une artiste de cette qualité? L’Académie artistique à cette époque n’était pas ouverte aux femmes. Elle a donc travaillé avec des peintres qui ont bien voulu l’accepter. Entre 1880 et 1890, Jeanne Lombard suit une formation artistique auprès du sculpteur et médailleur Fritz Landry, puis avec le peintre Gustave Jeanneret.

Puis, elle est partie à Paris. Seule, l’Académie Julian à Paris avait une classe féminine en 1896. La plupart des galeries refusaient strictement les femmes.

Jeanne Lombard a créé une l'Association des femmes artistes.


Walter Tschopp

Depuis 1921, son atelier se trouvait à la rue de la Cure à Corcelles. La découverte de cet atelier est due à un chercheur de Montpellier.

Les peintures, peintes sur toile, étaient sorties du châssis. On voit encore les trous des punaises. Mais, pourquoi les portraits n’étaient pas sur châssis et étaient mis dans un coin? C’est parce qu'il s'agissait des études pour des œuvres plus monumentales. En les remettant sur châssis, nous allons en quelque sorte à l’encontre de la volonté de l’artiste.


Son atelier tel que découvert en 1995

Il a fallu les restaurer, les remonter sur des châssis. Mais la famille n’avait pas les moyens. Walter Tschopp a proposé que tout soit donné au Musée d’Art et d’Histoire qui lui peut restaurer des œuvres, mais il faut qu’elles soient sa propriété. La famille a accepté qu’il choisisse 40-50 peintures. Cela a permis de constituer un nouveau patrimoine et de faire des recherches.


La Révocation de l'Edit de Nantes et la persécution des Huguenots



Prisonnières dans la tour Constance
à Aigues-Mortes (Marie Durand, qui s'est battue contre le pouvoir, a passé 38 ans dans cette prison)

Avec ses pinceaux, Jeanne Lombard «raconte» un drame rarement mis en images: l’épopée tragique des Protestants de France.

De 1907 à 1938, elle réalise sept grandes compositions, sur commande du Musée du Désert à Mialet, relatives à l'histoire des Huguenots réfugiés dans les Cévennes au XVIIIe siècle.

 


Le baptême clandestin



Enterrement (sans lieu de culte)

La Révocation de l’Edit de Nantes en 1685 est une tragédie: 300'000 protestants français ont dû quitter le pays. Genève accueille 30'000 personnes, alors qu’elle ne comptait à l’époque que 15'000 habitants. Les réfugiés vont au Danemark, en Angleterre, en Allemagne et en Suisse. Ils contribueront au développement de l’horlogerie.


L'assemblée

Le Musée du Désert ("Désert" parce que pour les Protestants leur pays était devenu un désert) est consacré à l'histoire des Huguenots dans les Cévennes.

A noter que les images sur le site du Musée du Désert pour illustrer «l’histoire» et «l’assemblée» sont de Jeanne Lombard.


Quelques oeuvres de Jeanne Lombard


Atelier Julian à Paris. Au fond, le jury. Les femmes n’avaient pas droit aux nus. Plus leur dessin était de qualité, plus elles avaient droit à être près du modèle.


Ses natures mortes ne sont pas des natures mortes d’apparat, de richesse. Ce sont des scènes campagnardes avec des poireaux et des oignons.


Sœur de Jeanne Lombard au crayon


Jeanne Lombard s'est éteinte le 6 décembre 1945 à Corcelles/NE.

Comme le veut la tradition, la soirée s'est terminée par un généreux et délicieux "poussegnon"!

 
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© Musée de l'Areuse, Boudry, 2002
mise à jour: 9 avril, 2010