Accueil     >    L'Histoire du Musée de l'Areuse

 

L'Histoire du Musée de l'Areuse


1866: Le "musée scolaire"
Les collections prennent forme
Le musée régional
1871-1947: Le Musée de l'Areuse au second plan
Recentrage sur le musée

1866: Le "musée scolaire"

L'idée de créer un musée a germé dans l'esprit de quelques membres de la section de l'Areuse du Club jurassien. C'est de là qu'il tient son nom d'ailleurs: Musée de l'Areuse. "Il est le portrait qu'une population a éprouvé de faire d'elle-même à un moment de son évolution: Boudry est une ville en pleine expansion, qui se transforme profondément, qui s'industrialise fébrilement, qui subit un fulgurant accroissement de sa population, - qui ne se reconnaît presque plus... Elle a besoin de repères. Le musée dont elle va se doter les lui apportera: il va recenser les objets du temps industriel nouveau pour mieux les confronter avec ceux du temps rural ancien; il va aussi, à l'évidence, porter témoignage de son histoire. Ainsi, entrer dans le musée signifiera-t-il, pour le visiteur, entrer dans la compréhension de son lieu, - et, plus significativement, de son histoire personnelle. En d'autres termes, la ville de Boudry met son identité sous bonne garde." (Extrait de la Revue historique neuchâteloise, N° 2, avril-juin 1997)

Un "musée à l'usage de notre Jeunesse"? s'enthousiasme le Conseil communal. - Il sera donc logiquement hébergé dans une école. Ce sera dans la salle du deuxième étage de son tout nouveau collège, le "collège des Filles", inauguré aux Vermondins en 1864. Sa vocation affirmée en fera un "musée scolaire", ce qui motivera une véritable avalanche de dons de toute nature. Ce qui n'est pas peu dire, puisque les combles du collège des Filles sont totalement congestionnées et qu'il a fallu organiser une succursale de dépôt au collège des Garçons (le collège des Filles se trouvait dans l'actuelle maison de la rue des Vermondins 11. Quant au collège des Garçons, il était situé dans une maison étroite à belle ramée de bois, en face de l'Hôtel de Ville, actuellement à la rue Louis-Favre 38). Une souscription pour l'achat de vitrines supplémentaires va rapporter la coquette somme de Fr. 488,50.

Les collections prennent forme

Parmi les entrées de la première période, on peut citer: une vitrine que le cordonnier du cru offre spontanément; et puis aussi une partie de l'éblouissante collection d'oiseaux que le Capitaine Auguste Vouga, ornithologue averti de Cortaillod, a léguée au musée et qui avait la réputation d'être l'une des plus complètes de Suisse (la majeure partie de cette collection a été déposée à Lausanne). Et encore des faïences de Chine, des faïences "Vieux Thoune" et "Vieux Nyon", des pièces de vêtement, des gravures et autres trésors... On constitue aussi une bibliothèque qui va receler de jolis régals de bibliophiles. Enfin, en 1868, l'Australie elle-même fait connaître à Boudry quelques-unes de ses curiosités locales grâce aux dons de Charles-Louis Tétaz, un vigneron boudrysan qui s'est expatrié en 1856: des photographies de ses vignes, des javelots, plusieurs boomerangs viennent intriguer les visiteurs. Et puis, les collections lacustres du peintre Albert Vouga, premier président, et du pasteur Philippe Rollier. Et encore le vaste ensemble du Gabon réuni par Virgile Gacon.

L'origine des fondateurs imprégne les directions prises et influera sur les collections: tout ce qui touche les sciences naturelles est accueilli à bras ouverts, mais tout ce qui s'en éloigne est considéré comme "un objet étranger"! Citons le président Charles-Henri Evard (extrait de la Revue historique neuchâteloise précitée): "Dès l'abord, nous ne voulions posséder [...] que de simples collections d'insecter, d'oiseaux, de pierres et de plantes du pays; les recueillir, d'abord, les étudier ensuite; mais nous avons souvent reçu le superflu avant le nécessaire, ...

Et pourtant, malgré les réticences des dirigeants, les "objets étrangers" pullulent et sont même en plus grand nombre que ceux qui ressortissent aux sciences naturelles: la volonté consciente reste impuissante contre la poussée des attentes du moment.

Le musée régional

Les collections les plus diverses se constituent, et ce n'est pas la moindre des surprises de voir s'ébaucher, impérieusement, sans même qu'on y ait concentré toute sa détermination, le musée régional.

Le musée régional au sens du XIXe siècle: celui qui accueille les objets de toute provenance, de toute extraction, de toute valeur, - celui qui concentre le monde entier dans ses vitrines, qui a une visée encyclopédique, qui, refusant toute spécialisation, n'est ni un musée d'archéologie, ni un musée d'ethnographie, ni un musée de sciences naturelles, ni un musée des beaux-arts, mais est tout cela ensemble. Un musée qui fait la synthèse de tous les musées.

1871-1947: Le Musée de l'Areuse au second plan

Assurément, le musée est paré pour étancher toutes les soifs de savoir pendant un long avenir. Surprenant paradoxe: cet élan magnifique s'éteint peu à peu, et l'avenir semble compromis dès 1869! En 1871, les jeunes pionniers, étrangement essoufflés, tournent leur regard vers d'autres passions... C'est la fin de la section de l'Areuse du Club jurassien, mais heureusement pas celle du Musée de l'Areuse!

En effet, quelques membres veulent assurer la survie du Musée de l'Areuse et créent une société autonome chargée de s'en occuper: la Société du Musée de l'Areuse.

Mais leur énergie débordante va faire passer le musée au second plan (voir le chapitre "Société du Musée de l'Areuse" ou la Revue historique neuchâteloise, N° 2, avril-juin 1997). Ils se dispersent tous azymuts et se muent en société de développement, d'embellissement de la ville. Par les statuts, ils se donnent pour tâche, en plus de maintenir et d'augmenter le musée, de vulgariser les sciences naturelles ainsi que de s'occuper de tous autres objets d'utilité publique. En fait, ce dernier point semble occuper le plus clair de leur temps.

Recentrage sur le musée

Comme on l'a vu dans le chapitre "Société du Musée de l'Areuse, la Société de Développement de Boudry a prié la Société du Musée de l'Areuse de se recentrer sur son but premier: la gestion du Musée de l'Areuse.

Dès lors, le musée a repris sa place au centre des préoccupations des comités successifs. Depuis 1974, des expositions temporaires sont régulièrement organisées (la reconversion du logement du concierge au rez-de-chaussée en espace d'exposition les ont rendues possibles). Elles sont un moyen important de promouvoir le musée et de le faire connaître. Elles permettent aussi de mettre en scène des objets et de susciter des réflexions sur des thèmes importants qu'ils suscitent.

Une occupation majeure a aussi été, au cours des vingt dernières années, de placer le Musée de l'Areuse sous protection afin d'assurer sa pérennité. Et cela passait par la rénovation complète du bâtiment: la mariée n'est jamais trop belle!

Indéniablement, le Musée de l'Areuse est aujourd'hui le centre des activités de la Société qui le gère. Et le comité actuel veut en faire un espace convivial, aimé et vivant: l'espace créé au rez-de-chaussée permet l'organisation d'animations sympathiques, telles que les "Muser en dînant" et les "Veillées gourmandes". Et la saison s'ouvre - c'est maintenant une tradition - le 1er avril: c'est l'occasion d'une manifestation aussi sérieuse que la date le permet!

 

Retour au chapitre "Bâtiment"
Retour à la page d'accueil
Retour au haut de la page
© Musée de l'Areuse, Boudry, 2002
mise à jour: 10 septembre, 2002